Le dialogue national lancé depuis mardi mais contesté par des leaders de l’opposition dont celui de Pastef Ousmane Sonko est encore le sujet dominant dans la livraison des quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS). Parlant du dialogue national, Sud Quotidien ouvre ses colonnes à El Hadji Hamidou Kassé, ministre-conseiller en charge de la Communication de la présidence de la République pour qui "l’enjeu est de ne pas rester dans les mailles du passé".
"Nous gardons espoir que Me Wade rejoindra la dynamique initiée par son successeur. Je pense très sincèrement que ceux qui sont en dehors de cette dynamique doivent l’intégrer", déclare Kassé. Dans sa livraison du jour, Enquête présente la "dream-team" de la commission cellulaire du dialogue politique. "Babacar Kanté, le triomphe de l’humilité et de la rigueur, Général Mamadou Niang, l’homme du consensus, Alioune Sall, l’expert des relations internationales, Mazide Ndiaye, l’éternel médiateur".
Le président de la République, Macky Sall, a procédé mardi à l’ouverture du dialogue national en présence de plusieurs personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile. L’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna a été choisi, sur la base d’un consensus, pour piloter ces concertations. Le journal Enquête aborde aussi le cas du leader du Pastef qui a décidé de ne pas participer au dialogue national.
"Ousmane Sonko, le cavalier seul", selon Enquête qui écrit : "Ceux qui espéraient qu’Ousmane Sonko allait changer après l’élection présidentielle n’ont qu’à déchanter. En conférence de presse, mercredi, il a craché du feu sur le pouvoir, l’opposition et même Famara Ibrahima Sagna choisi pour conduire le dialogue national". "100 milliards de déficit budgétaire, un Etat insolvable qui peine à payer ses engagements internationaux, report des élections locales et législatives : telles sont les véritables raisons qui poussent Macky Sall à appeler au dialogue, selon le Patriote en chef", rapporte le quotidien.
Selon La Tribune, "Sonko alerte sur un trou de 100 milliards de francs CFA" dans les finances publiques, ce qui justifie, d’après lui, les concertations de ces concertations par le président de la République. Sud Quotidien parle de "réquisitoire" de Sonko, soulignant que le candidat, arrivé troisième à la dernière présidentielle, "a taxé les concertations lancées par Macky Sall de +mise en scène+ et de +cirque+, voire de +manœuvre pour se décharger de la situation catastrophique du pays+".
"La classe politique n’a pas été épargnée dans ce réquisitoire, en premier les membres du Front de résistance nationale qui ont répondu à l’appel de Macky Sall. Des responsables dont l’attitude est assimilable, selon Sonko, à une certaine +duplicité+", écrit Sud. Pour le quotidien Kritik, "Sonko enfile la tunique du chef de l’opposition". Vox Populi se fait également écho de cette "sortie au vitriol" et affiche à sa Une : "Sonko +tue+ le dialogue national et flingue l’opposition".
Le Témoin parle du "Niani bagna" de Ousmane Sonko, pour traduire l’opposition du leader de Pastef au dialogue national. En même temps, le journal estime que Famara Ibrahima Sagna, désigné pour piloter ces concertations voulues par Macky Sall, est "l’homme de la situation". "Sonko, l’homme des contraires", estime Source A, soulignant "la participation de Pastef à toutes les réunions du Front de résistance nationale (FRN) jusqu’au lundi 27 mai, avant son coup de gueule contre Mamadou Diop Decroix et Cie". Le Soleil évoque la modification du Code des collectivités territoriales et fait état d’une "avancée majeure vers l’équité". OID/ASB
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Mario
En Mai, 2019 (18:48 PM)Affaire Thione Seck : La défense évoque la jurisprudence Khalifa Sall et plaide l’annulation de la procédure
Thione Seck le lead vocal de Ram Dann et Alaye Djité, arrêtés dans l’affaire de blanchissement d’agent et de détention de faux signes monétaires, en mai 2015, ont comparu ce jeudi 9 mai 2019 à la barre du tribunal Correctionnel de Dakar.
Argumentant la défense de leur client, les avocats du chanteur ont évoqué le dossier de Khalifa Sall, en guise de comparaison. D’après les avocats du chanteur, l’annulation de procédure obtenue par Khalifa Sall devant la Cour d’Appel de Dakar, pour violation de l’article 5 des textes de l’Uemoa, qui stipule que dès son interpellation, le mis en cause doit être assisté par un avocat, doit valoir pour leur client.
Selon Me Bamba Cissé, cette même disposition doit être appliquée pour le cas de Thione Seck, parce qu’il n’a pas été assisté par un avocat. « Monsieur le président, nous demandons l’annulation de la procédure pénale parce que qu’il y a violation de l’article 5 de l’Uemoa. Lorsque Thione Seck a été arrêté, il n’avait pas la possibilité d’être assisté par son avocat. Or, cette obligation incombe à tous les enquêteurs et procureurs. Ce même procédé a été appliqué dans l’affaire Khalifa Sall par la Cour Suprême et a déclaré nulle la procédure d’enquête préliminaire. Donc je vous demande d’annuler le procès verbal et toutes procédures préliminaires concernant l’affaire Thione Seck. Les enquêteurs ont refusé la présence des avocats », argue-l’avocat qui poursuit : « Et l’annulation devra avoir comme conséquence, la levée du mandat de dépôt en ce qui concerne mon client ».
Me Ousmane Seye, l’autre avocat de Thione Ballago Seck, dans son intervention, s’est d’abord attaquer à la Bceao qui s’est constitué partie civile dans cette affaire. « Votre rôle est de certifier si les billets sont faux ou pas mais pas de vous constituer en partie civile », leur lance-t-il, avant de demander au président du tribunal de se dessaisir du dossier.
« Le renvoi du dossier n’a pas de fondement légal, étant donné que le procès verbal, suite à laquelle le maître des poursuites s’est basé, est nul. Donc nous vous demandons de vous dessaisir, monsieur le président. Dans l’affaire Khalifa Sall, c’est le procureur général de la Cour d’Appel lui même qui annulé la procédure verbale. Ceci, parce qu’il a constaté que l’article 5 de l’Uemoa a été violé. Le réquisitoire du procureur se base sur le procès verbal et si cela est annulé le tribunal n’a aucune base légale pour se prononcer dans l’affaire », dit-il.
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